Guerre à l’Est de la RDC : Plus de 188 000 déplacés depuis la reprise des affrontements à Rutshuru (OCHA)

Dans un communiqué de presse publié ce jeudi 10 Novembre, OCHA, un organe des Nations Unies, fait savoir qu’au moins 188 000 personnes ont été déplacées depuis la reprise des affrontements le 20 octobre dernier entre les Forces Armées de la RDC et le Mouvement du 23 mars (M23).

Ces déplacés vivent essentiellement au sein des familles d’accueil, des milliers d’autres occupent des écoles, des hôpitaux, des églises et autres sites improvisés. Ces nouveaux déplacements portent à au moins 237 000 le nombre de personnes déplacées depuis mars lorsque les premiers affrontements ont éclaté. Ceux-ci ont également fait des victimes civiles, alors que des infrastructures civiles telles que des structures de santé, qui sont des lieux protégés, ont aussi fait l’objet d’attaques.

Le coordonateur humanitaire en République Démocratique du Congo, Bruno Lemarquis, se dit fortement préoccupé par les conséquences humanitaires liées à la reprise de ces affrontements entre l’Armée congolaise (FARDC) et le Mouvement du 23 mars (M23) dans le territoire de Rutshuru en province du Nord-Kivu.

« Les affrontements de ces dernières semaines rendent encore plus pénible le quotidien de dizaines de milliers de personnes qui, depuis huit mois, paient un lourd tribut. Il est important que ces violences s’arrêtent afin que les civils puissent entamer un retour et reprendre le cours de leurs vies. » entrevoit Lemarquis.

Ce communiqué indique que les efforts sont en train d’être fournis par les acteurs humanitaires, aux côtés des autorités provinciales, pour identifier des sites où ces personnes déplacées peuvent être hébergées temporairement. À ces efforts se joignent d’autres partenaires du gouvernement congolais qui s’efforcent d’intensifier la distribution de l’aide pour secourir ces populations déplacées.

« Il est impératif de respecter les droits de l’homme, le droit international humanitaire notamment la protection des civils et des infrastructures civiles ainsi que les principes d’humanité, d’impartialité, de neutralité et d’indépendance qui régissent l’action humanitaire. Il est également important de lutter contre les messages de haine et l’incitation à la violence car ces messages peuvent potentiellement mener à des attaques ciblées contre des civils en raison de leur identité et à rendre plus douloureuse la situation actuelle. Il est aussi primordial d’assurer la facilitation d’un accès humanitaire sûr et sans entrave pour que nous puissions atteindre les personnes dans le besoin où qu’elles soient », souligne Bruno.

Le coordonateur humanitaire ajoute que, si l’aide humanitaire est primordiale pour sauver des vies et soulager les souffrances des populations affectées par les violences, elle n’est toutefois pas la seule solution aux problèmes humanitaires. L’autre solution à cette situation, à l’en croire, viendra du rétablissement de la sécurité et de la paix.

Rappelons que la situation actuelle dans le Nord-Kivu accentue la situation humanitaire déjà très complexe et dégradée dans plusieurs autres provinces du pays, en particulier dans la partie orientale.

Heritier RAMAZANI/RDC