Affaires étrangères/ La diplomatie gabonaise fait triste mine à Lomé!

Décidément, la trajectoire que prend le Gabon depuis ces dix dernières années est loin, alors là très loin, d’être à la hauteur des ambitions clairement affichées par le président de la République, Ali BONGO ONDIMBA. Toute chose qui laisserait penser qu’en dehors des envolées purement incantatoires aux tribunes régionales et internationales, le Gabon est loin de donner l’image d’un pays dont la diplomatie est agissante pour le hisser de façon pérenne dans le concert des Nations.

Après les errements de sa représentation diplomatique au Brésil, les atermoiements à l’Ambassade du Gabon aux USA, les soubresauts financiers et la gestion approximative des personnels en mission dans la quasi-totalité de ses représentations diplomatiques à l’extérieur, voilà l’Etat gabonais en train de s’escrimer à révéler la piètre figure de sa diplomatie au Togo.

Il y a en effet quelques années, les responsables du Ministère des Affaires étrangères gabonais, au motif de redynamiser et de moderniser le pan « relations bilatérales et multilatérales », avaient entrepris un certain nombre de chantiers d’envergure dans certains pays dans lesquels leurs missions diplomatiques faisaient pâle figure.

Dans cet esprit, l’Ambassade du Gabon près la République du Togo, avec juridiction au Bénin et au Ghana, au devait bénéficier d’une cure de jouvence. Seulement voilà, une fois toute la procédure administrative y relative achevée, le responsable de cette mission diplomatique d’alors, le bien nommé Sylvère Aboubakar MINKO MI NSEME, qui avait pris du service le 19 décembre 2012, confiera cet important chantier à en entrepreneur camerounais dont l’expertise parait discutable, mais aussi les conditions d’attribution de ce marché semblent très opaques.
S’il n’est pas de la compétence de notre journal de démêler les dessous de cette transaction dans laquelle a encore été englouti l’argent du contribuable, on peut néanmoins à juste titre s’indigner devant cette incurie qui consiste à certains responsables politiques et administratifs de nuire à l’image jadis reluisant du Gabon dans cette
partie du continent dans lequel, on peut avoir le courage de l’affirmer, notre pays jouissait d’une enviable réputation. Bien malheureusement aujourd’hui, avec cet unième éléphant blanc abandonné en plein cœur de Lomé, bon nombre de nos frères et sœurs africains regardent d’un air très amusé notre pays qui pourtant déploie une débauche d’énergie pour être visible sur le plan mondial mais se trouve incapable de régler les fondamentaux qui concourent à lui conférer toute la crédibilité et le rayonnement ainsi recherchés. Peut-être qu’il est grand temps que le chef de l’Etat gabonais et le Ministre en charge de se dossier œuvrent pleinement pour l’achèvement de ce chantier qui aujourd’hui fait honte au Gabon et ternit profondément l’image de notre diplomatie en Afrique de l’Ouest, au regard de l’importance initiale de ce projet.