Honorable Président de l’Assemblée Nationale,
- Honorable Président du Sénat,
- Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement
- Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle et Président
du Conseil Supérieur de la Magistrature, - Monsieur le Procureur Général près la Cour Constitutionnelle,
- Monsieur le Premier Président de la Cour de Cassation,
- Monsieur le Procureur Général près la Cour de Cassation,
- Madame la Première Présidente du Conseil d’Etat,
- Monsieur le Procureur Général près le Conseil d’Etat,
- Monsieur le Premier Président de la Cour des Comptes,
- Monsieur le Procureur Général près la Cour des Comptes,
- Mesdames et Messieurs les Membres des Bureaux de
l’Assemblée Nationale et du Sénat, - Honorables Députés nationaux,
- Honorables Sénateurs,
- Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,
- Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs
des Missions diplomatiques, - Mesdames et Messieurs les Membres de Cabinet de Son
Excellence Monsieur le Président de la République, - Messieurs les Présidents des Institutions d’Appui à la
Démocratie, - Mesdames et Messieurs les Membres du Bureau du Conseil
Economique et Social, - Mesdames et Messieurs les Conseillers de la République,
- Mesdames et Messieurs les Secrétaires Généraux de
l’Administration publique, - Mesdames et Messieurs les Mandataires Publics,
Honorable Président de l’Assemblée Provinciale de la Ville de
Kinshasa,
- Monsieur le Gouverneur de la Ville de Kinshasa,
- Messieurs les Officiers Supérieurs et Généraux des FARDC et de
la PNC, - Messieurs les Représentants des confessions religieuses,
- Monsieur le Bourgmestre de la Commune de Lingwala,
- Distingués invités, en vos titres et qualités respectifs,
- Mesdames et Messieurs,
Votre présence, de plus en plus nombreuse aux activités du Conseil
Economique et Social, témoigne de l’intérêt que vous ne cessez de
porter à cette Institution républicaine. Cette marque de considération
constitue sans nul doute un gage d’encouragement au regard de la
mission qui nous a été confiée par la Constitution, spécialement en ses
articles 208, 209 et 210.
C’est donc avec beaucoup de gratitude que nous vous réitérons, au nom
de tous les membres du Conseil Economique et Social, de son Bureau
et au mien propre, nos sincères remerciements pour le précieux temps
que vous nous consacrez, malgré vos lourdes charges, à cette
cérémonie d’ouverture solennelle de la session ordinaire d’octobre 2023.
Permettez-moi aussi de m’acquitter d’un agréable devoir, celui de rendre
hommage à Son Excellence Monsieur le Président de la République,
Chef de l’État pour sa sollicitude à l’endroit du Conseil Économique et
Social et aussi, de remercier Son Excellence Monsieur le Premier
ministre et l’ensemble de son Gouvernement pour leur attention
particulière à l’endroit de notre institution. - gués invités,
Collègues Conseillers de la République.
Cette session ordinaire s’ouvre dans un contexte politique particulier de
l’histoire de notre pays marquée d’une part, par les élections qui se
tiendront au courant du mois de décembre de cette année, et d’autre
part, par les soubresauts de la géopolitique internationale qui, en toute
vraisemblance, amèneront de grands changements qui annoncent un
nouvel ordre mondial multilatéral.
La session d’octobre est la deuxième et dernière session ordinaire pour
l’année civile en cours. Il est donc tout à fait indiqué pour le Conseil
Économique et Social de faire le point sur les activités réalisées entre-
temps et sur celles projetées pour les jours et mois à venir
En effet, depuis la clôture de la précédente session ouverte en avril 2023
jusqu’à ce jour, le Conseil Économique et Social a déployé plusieurs
activités de terrain et des travaux intenses tant au niveau de ses
Commissions permanentes et Commissions ad hoc, qu’à celui des
missions de service aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
En termes d’activités réalisées durant cette période d’intersession, il y a
lieu d’évoquer en particulier la mission conduite par le Président du CES
à Dakar au Sénégal au mois de juillet 2023 pour participer à la réunion
du Bureau Exécutif de l’Union des Conseils Économiques et Sociaux et
Institutions Similaires d’Afrique (UCESA) et ce, en prélude aux travaux
de l’Assemblée Générale de cette même Organisation qui viennent de
se tenir à Kinshasa du 26 au 27 septembre 2023 dont le thème principal
a porté sur la mobilité climatique en Afrique.
Collègues Conseillers de la République,
Par ailleurs, durant cette intersession, le comité de lecture a finalisé le
toilettage des Avis adoptés lors de la session d’avril dernier.
- La moralisation de la société congolaise pour une meilleure
protection de la jeunesse (Commission SASC): - Projet d’acquisition d’un satellite de télédétection pour l’observation
de la terre en RDC : Contribution du CES (Commission CIAT) : - La mobilisation des fonds verts pour le climat en faveur de la RDC,
un impératif pour ce pays-solution (Commission CERNAT).
Les commissions permanentes ont travaillé et finalisé les Avis déclarés
recevables lors de la dernière session. C’est notamment : - Le projet d’Avis sur « la sécurité alimentaire en RDC : Enjeux et
opportunités pour l’avenir » par la Commission AGRIDEV - Le Projet d’Avis sur « Le futur de l’éducation et l’éducation du futur »
par la Commission CEFE
Plusieurs autres Avis ont fait l’objet d’analyses approfondies et
d’enrichissement durant la période d’intersession. Il s’agit
1) Pour la Commission ECOFIN :
a. Une Note technique sur la dépréciation du Franc congolais a été
déposée au Bureau ;
b. Le projet d’Avis sur « La problématique des aviseurs fiscaux en
RDC » ;
c. Le projet d’Avis sur « L’impératif de construire l’intermédiation
financière locale pour auto-financer l’économie nationale est en
cours de traitement.
2) Pour la Commission AGRIDEV
«La redynamisation des centres de production et de multiplication des
semences en RDC» : projet d’Avis en cours de traitement.
3) Pour la Commission SASC
«Les industries culturelles et créatives en RDC : état des lieux et
perspectives» : en cours de traitement.
4) Pour la Commission CERNAT
a. «La mise en place d’un système national intégré de gestion des
déchets»
b. «La promotion des énergies renouvelables : solution idéale de
l’énergie pour tous et pour la protection et la conservation de
l’environnement en RDC»: projet en cours de traitement
5) Pour la Commission CIAT
a. Le Fleuve Congo : Rôle et importance sur la ville de Kinshasa ;
b. La nécessité de la mise en place des mécanismes de lutte
antiérosive en RDC.
6) Pour la Commission CEFE
a. Projet d’Avis sur « L’évaluation du revenu du travail en RDC :
réflexion basée sur le revenu et la qualité de l’emploi » ;
b. « Refondation de l’enseignement de l’histoire en RDC : creuset
pour une citoyenneté engagée ».
7) Pour la Commission REX
a. «Le processus de décentralisation face aux difficultés de sa mise
en œuvre : enjeux et perspectives» ;
b. «La maîtrise des variables démographiques pour la définition des
politiques publiques» :
c. «La justice en RDC : état des lieux et perspectives»
Les Commissions ad hoc ont également finalisé les rapports d’études
sur :
- Le port en eaux profondes de BANANA :
- La «Cartographie des risques des conflits électoraux avant, pendant
et après les élections de 2023 en RDC» : Contribution du CES pour
un processus électoral apaisé ».
Sur le plan régional, le CES a grandement contribué aux activités de
l’UCESA en participant à Dakar au Sénégal, aux travaux du Bureau
exécutif de la faitière du 02 au 06 juillet 2023 et à l’organisation de son
Assemblée Générale du 26 au 27 septembre 2023 dont les conclusions
sont décrites dans les chapitres qui suivent.
Nous avons contribué également à la mise en œuvre de la feuille de
route de l’UCESA sur l’action climatique en Afrique et particulièrement
sur la mobilité climatique. L’atelier de lancement de l’étude approfondie
« deep-dive » sur la mobilité climatique en RDC, qui a été organisé le
mercredi 27 septembre 2023 à Kinshasa en marge de l’Assemblée
générale de l’UCESA, s’inscrit dans le cadre du projet sur la mobilité
climatique en Afrique dont l’objet est d’aider la RDC à anticiper et à
planifier la migration climatique ainsi que sa prise en compte dans les
politiques de développement.
Le numérique en RDC : Etat des lieux et perspectives ;
- L’impératif de construire l’intermédiation financière locale pour
autofinancer l’économie nationale ; - La problématique des aviseurs fiscaux en RDC ;
- La redynamisation des centres de production et de multiplication des
semences en RDC ; - L’entrepreneuriat agricole des jeunes en milieu rural ;
- Les industries culturelles et créatives en RDC : Etat des lieux et
perspectives ; - La politique sanitaire en RDC ;
- La promotion des énergies renouvelables : solution idéale pour tous
et pour la protection et la conservation de l’environnement en RDC ; - La mise en place d’un système national intégré de gestion des
déchets ; - Le Fleuve Congo : Rôle et importance sur la ville de Kinshasa ;
- La nécessité de la mise en place des mécanismes de lutte
antiérosive en RDC ; - L’évaluation du revenu du travail en RDC : Réflexion basée sur le
revenu et la qualité de l’emploi ; - Le processus de décentralisation face à l’instabilité des institutions
provinciales : Enjeux et perspectives ; - La maîtrise des variables démographiques pour la définition des
politiques publiques ; - La justice en RDC : Etat des lieux et perspectives.
Les Commissions ad hoc s’emploieront à finaliser deux projets d’Avis :
l’un sur le port en eaux profondes de Banana et l’autre sur la
cartographie des zones de risques de conflits électoraux.
Au cours de la présente session d’octobre, le CES va également finaliser
la production des Avis retenus à l’agenda de la session d’avril dont le
traitement a dû se poursuivre pendant la période d’intersession allant de
début juin à fin septembre et cela, autour des thématiques suivantes :
1° «La problématique des aviseurs fiscaux en RDC»;
2° «L’impératif de construire l’intermédiation financière locale pour auto-
financer l’économie nationale» ;
3° «Le Port en eau profonde de Banana : focus sur la mise en œuvre
des travaux» ;
4° «La redynamisation des centres de production et de multiplication
des semences en RDC» ;
5° «Les industries culturelles et créatives en RDC : état des lieux et
perspectives» ;
6° «Le processus de décentralisation face aux difficultés de sa mise en
œuvre : enjeux et perspectives.» ;
7° «L’évaluation du revenu du travail en RDC : réflexion basée sur le
revenu et la qualité de l’emploi».
A l’effet de l’appropriation de toutes les analyses et réflexions conduites
par le Conseil Économique et Social et de l’exploitation judicieuse de
celles-ci par les différents destinataires de ces études, je saisis cette
opportunité pour informer l’opinion que le travail abattu lors de la session
précédente d’avril a abouti à l’adoption de trois Avis qui sont
actuellement sous presse. Il s’agit des Avis ci-après :
1) «La moralisation de la société congolaise pour une meilleure
protection de la jeunesse»:
2) «Projet d’acquisition d’un satellite de télédétection pour l’observation
de la terre en RDC : Contribution du CES» :
3) «La mobilisation des fonds verts pour le climat en faveur de la RDC,
un impératif pour ce pays-solution»
République,
En pareille circonstance et conformément à sa mission
constitutionnellement dévolue, le Conseil Économique et Social, par ma
voix, formule à l’endroit de toutes les Institutions de la République, des
réflexions d’ordre général sur certains secteurs de la vie nationale pour
attirer l’attention des décideurs politiques afin d’anticiper et d’améliorer le
quotidien de nos populations.
Des élections.
L’attention du moment étant focalisée sur les élections à venir, Il est
donc tout à fait indiqué pour le Conseil Économique et Social de réfléchir
sur les différentes facettes que présentent le déroulement du cycle
électoral et ses conséquences possibles.
Tout en saluant les efforts déployés par le Gouvernement de la
République et la CENI, pour l’organisation dans les délais
constitutionnels des élections inclusives, transparentes et crédibles dans
la paix, nous voudrions réitérer nos souhaits, émis dans le temps, afin de
voir naître dans la conscience collective de notre nation, à l’issue de ce
scrutin, une volonté de tirer les leçons des erreurs du passé pour un
meilleur avenir.
Voilà pourquoi nous pensons que les élections ne doivent pas être un
moment de rupture de la cohésion nationale, mais plutôt l’occasion par
excellence pour que les élites politiques laissent librement la population
s’exprimer à travers leur vote pour se choisir des dirigeants capables de
porter l’idéal collectif au point de relever les défis de la paix et du
développement durable de notre pays ainsi que de la sauvegarde
de notre souveraineté.
Alors que nous entrons bientôt dans la phase active de la campagne
électorale, il est sans doute utile de rappeler quelques règles
élémentaires si nous voulons que cette démocratie obtenue au prix de
tant de sacrifices soit renforcée et pérennisée.
Une évidence d’abord mais qui semble être trop souvent oubliée, le fait
d’avoir des opinions politiques différentes ne fait pas de vous des
ennemis, juste des adversaires politiques. Les attaques personnelles, les
insultes publiques et le manque de courtoisie dénoteront simplement la
faiblesse de votre programme et votre incapacité à le défendre par des
arguments solides. De plus, vous risquez de brûler des ponts qui seront
utiles à la République aux moments cruciaux, sur des questions
demandant un large consensus.
Vous êtes candidat pour servir la nation. Si vos motivations ne sont que
personnelles, vous ne ferez que perpétuer ce cycle infernal
d’inconscience nationale et de manque d’éthique qui depuis des
décennies a mené notre pays dans les difficultés dans lesquelles il se
trouve.
La fonction présidentielle doit être respectée. Les injures, les raccourcis
dangereux au nom d’un populisme irresponsable sont de nature à créer
un clivage rendant le pays ingouvernable et prêtant flan aux ennemis de
la République.
Tout vote de nature à créer des classes de citoyens marginalisés
pourrait provoquer des frustrations portant en eux les germes de la
désunion. Le Congo à besoin du concours de tous les congolais pour se
redresser.
De bonnes élections, reconnues et acceptées par tous, renforceront
l’Etat congolais et ses institutions pour le bien de tous les congolais.
Le CES appelle tous les candidats, à tous les niveaux, à faire preuve
d’un sens des responsabilités élevé et à se distinguer par un profond
respect des institutions, des électeurs et de la République.
Les cinq prochaines années devront être celles de profondes réformes
sur les secteurs essentiels de l’Etat. L’administration publique, la justice,
l’éducation, la fiscalité et tous autres services sensibles de l’Etat sont
autant de points faibles auxquels il est urgent de remédier afin d’espérer
être efficace dans l’action.
Le clientélisme qui a caractérisé la vie politique ces dernières décennies
représente une menace potentielle pour le bien vivre ensemble et il est
absolument primordial que ces pratiques soient définitivement évitées.
Les partis devraient être des lieux de bouillonnements d’idée d’où devrait
jaillir la lumière et non pas l’obscurantisme entretenant des principes
rétrogrades et contraires à la cohésion nationale.
Quel que soit le système politique ou la coalition politique qui émergera à
l’issue des prochaines élections, son efficacité dépendra de sa capacité
à restaurer la paix durable au pays et à développer une économie forte,
résiliente aux chocs externes, et qui soit à même de sortir notre pays de
la cohorte des États les plus pauvres de la planète.
,
Collègues Conseillers de la République.
Bien qu’étant l’élément central de la participation citoyenne au processus
de gouvernance démocratique, les élections ont malheureusement
engendré quelques fois des conflits allant parfois jusqu’à menacer l’ordre
public et les efforts visant à consolider l’unité nationale.
Durant cette intersession, le CES a finalisé son rapport d’étude sur la
«Cartographie des risques des conflits électoraux avant, pendant et
après les élections de 2023 en RDC : Contribution du Conseil
Economique et Social pour un processus électoral apaisé». Cette étude
a pour objectif global de contribuer à l’identification des causes et des
facteurs déclencheurs des conflits électoraux afin de formuler des
préconisations pour en éviter la survenance.
Pour le CES, la prévention de la violence électorale invite sans doute à
travailler sur les périodes de son expression, c’est-à-dire : avant,
pendant et après les élections. Dans cette optique, et compte tenu de
nombreuses tensions qui ont dans un passé récent traversé les grandes
institutions du pays, le Conseil Économique et Social a transmis aux
acteurs-clés du cycle électoral actuel, l’Avis sur les voies et moyens
pouvant conduire à un processus électoral apaisé et inclusif.
Honorables
- Excellences
- Mesdames et Messieurs
- Distingués invités
- Chers Collègues Conseillers de la République,
Du changement et mobilité climatique
Le changement climatique est un des plus grands défis auxquels
l’humanité est confrontée en raison de ses effets directs et indirects sur
la vie économique et sociale des nations. Il présente des risques
systémiques pour nos économies, nos investissements en
infrastructures, nos systèmes d’approvisionnement en eau et en
nourriture, notre santé publique, notre agriculture et nos moyens de
subsistance.
Les migrations induites par le climat sont susceptibles d’accroître la
densité de population, de créer des zones surpeuplées et de contribuer à
la croissance de campements informels, augmentant de ce fait le risque
de tensions et de conflits intercommunautaires.
Selon les Experts, les migrations climatiques internes vont s’intensifier
d’ici à moyen et long terme, si nous n’agissons pas vite afin de mener
une action concertée pour le climat et le développement. Ces
mouvements, qui peuvent aller au-delà des frontières nationales, sont
susceptibles d’accentuer les tensions socio-économiques du fait qu’ils
exacerbent la compétition dans l’accès aux ressources de subsistance
au sein des communautés d’accueil, et peuvent constituer, si nous ne
leur accordons pas l’attention qu’ils méritent, une menace pour la
stabilité et à la sécurité de notre nation.
L’atelier que nous venons d’organiser la semaine dernière, en marge de
l’Assemblée générale de l’UCESA, s’inscrit dans le cadre du projet sur la
mobilité climatique en Afrique, dans le but d’aider les différents pays à
anticiper et à planifier la migration climatique ainsi que sa prise en
compte dans les politiques de développement
Le projet a pour objectif de soutenir une évaluation et une
compréhension localisées des risques climatiques et des tendances de
déplacements forcés liés au climat, de mobiliser les connaissances et
l’expertise locales, de faciliter un dialogue avec l’ensemble des parties
prenantes et d’élaborer une feuille de route pour une prise en compte
des migrations climatiques dans les plans de développement.
Cette prise en compte permettra d’harmoniser et de renforcer la
cohérence entre les stratégies en matière d’adaptation et de
développement, ce qui est de nature à favoriser l’inclusion sociale et la
croissance économique.
Pour une meilleure riposte aux effets de ces dérèglements, le CES
propose trois pistes de résilience au changement climatique :
- Endiguer la déforestation par le verdissement des modes de
production rurales, - prendre des mesures d’anticipation pour faire face aux maladies et
catastrophes climatiques par la construction d’un système sanitaire, un
réaménagement du territoire et une urbanisation climato résiliente
ainsi que pour améliorer la gouvernance climatique par la mise en
place d’un cadre légal adapté, - harmoniser et améliorer l’action de l’impact des financements par une
coordination renforcée au sein d’un centre unique d’ordonnancement.
Pour le CES, il est urgent de reconsidérer la manière d’appréhender
l’enjeu climatique qui devrait être pris en compte comme l’axe central de
planification du développement, en lieu et place de le considérer comme
une simple question sectorielle et écologique.
Les 26 et 27 septembre derniers, Kinshasa a abrité les assises de
l’assemblée générale de l’Union des Conseils Économiques et Sociaux
et Institutions Similaires d’Afrique, UCESA en sigle. L’UCESA est une
organisation qui regroupe les conseils économiques et sociaux des pays
africains, visant à promouvoir le dialogue et la coopération entre ces
institutions pour le développement économique et social du continent
Lors de cette assemblée générale, les représentants des différents
conseils économiques et sociaux d’Afrique ont discuté de diverses
questions liées au développement économique, social et politique du
continent et plusieurs conclusions importantes ont été tirées de cette
réunion dont, notamment :
- Le renforcement de la coopération régionale
- La promotion de la participation citoyenne
- L’appui aux Objectifs de développement durable
1) Du renforcement de la coopération régionale : L’assemblée générale
a souligné l’importance de renforcer la coopération entre les conseils
économiques et sociaux d’Afrique afin de favoriser le développement
régional. Cela implique la mise en place de mécanismes de partage
d’expériences, d’échanges d’informations et de bonnes pratiques
entre les différentes institutions. L’objectif est de promouvoir une
approche coordonnée pour relever les défis communs auxquels sont
confrontés les pays africains.
2) De la promotion de la participation citoyenne : L’assemblée générale
a également mis l’accent sur l’importance de la participation
citoyenne dans le processus décisionnel. Les conseils économiques
et sociaux doivent jouer un rôle actif dans la promotion de la
participation des citoyens à la formulation des politiques publiques.
Cela peut être réalisé en encourageant le dialogue entre les
gouvernements, la société civile et le secteur privé, ainsi qu’en
renforçant les mécanismes de consultation et de participation des
citoyens.
3) De l’appui aux Objectifs de développement durable (ODD) :
L’assemblée générale a réaffirmé l’engagement de l’UCESA à
soutenir la mise en œuvre des Objectifs de développement durable
adoptés par les Nations Unies. Les conseils économiques et sociaux
d’Afrique sont appelés à jouer un rôle clé dans la réalisation de ces
objectifs en fournissant des avis et des recommandations aux
gouvernements sur les politiques et les mesures à prendre pour
atteindre les ODD.
Ces conclusions soulignent l’importance du rôle des conseils
économiques et sociaux dans le processus de développement en
Afrique. En favorisant la coopération régionale, la participation citoyenne
et la réalisation des ODD, ces institutions peuvent contribuer de manière
significative à la croissance économique, à la réduction de la pauvreté et
à l’amélioration des conditions de vie sur le continent.
- Honorables
- Excellences
- Mesdames et Messieurs
- Distingués invités
- Chers Collègues Conseillers
De la transformation minière
La transformation minière en République Démocratique du Congo (RDC)
est un challenge d’une importance vitale pour notre pays. La RDC est
l’un des pays les plus riches en ressources naturelles au monde, avec
d’importantes réserves de minéraux objet de nombreuses convoitises.
En dépit de cette richesse en ressources, la RDC ne peut réaliser
pleinement son potentiel minier en raison de divers obstacles
économiques, géopolitiques et sociaux.
La transformation minière fait référence au processus de valorisation des
minéraux extraits afin de les transformer en produits finis ou semi-finis à
valeur ajoutée. Cela implique des activités telles que le raffinage, la
fusion, la fabrication de produits chimiques et la production d’alliages. La
transformation minière en plus de stimuler l’économie nationale en
créant des emplois locaux à valeur ajoutée, permettrait de maximiser
sensiblement les recettes issues des ressources naturelles
Nous sommes cependant confrontés à plusieurs défis majeurs qui
entravent la transformation minière. L’un des principaux problèmes est
l’insuffisance des infrastructures nécessaires pour soutenir efficacement
les activités de transformation minière. Les voies de communications
routières, ferrées, fluviales et maritimes sont mal entretenues ou
inexistantes, enclavant de fait certaines régions minières éloignées, ce
qui rend difficile le transport des minéraux vers les sites de
transformation.
Le manque d’investissement chronique dans le secteur de l’énergie est à
la source d’un déficit de production important entravant le
développement de l’industrie congolaise en général.
Un autre défi majeur est la faible capacité technique et technologique
dans le secteur minier congolais. La RDC dépend souvent de
l’importation de technologies et d’équipements de transformation minière,
ce qui entraîne des coûts élevés et une dépendance vis-à-vis des
opérateurs étrangers. La faiblesse d’un pool de compétences techniques
locales à longtemps limité la capacité de la RDC à développer et à gérer
efficacement ses propres installations de transformation minière.
Pour finir, corruption et instabilité politique entretenues sont également
des obstacles majeurs à la transformation minière en RDC. Le secteur
minier congolais a été troublé par de nombreux cas de corruption, de
fraude et d’exploitation illégale des ressources. Les groupes armés
criminels dans certaines régions minières contribuent à l’instabilité
politique et à l’insécurité, rendant impossible un climat des affaires
serein, propice à la à la transformation minière.
Nous ne pouvons minimiser les défis sociaux: pauvreté, manque d’accès
à l’éducation et aux soins de santé, problèmes environnementaux liés à
l’exploitation minière, qui ont un impact considérable sur la question.
L’absence d’infrastructures sociales de base et de services publics
adéquats limite les avantages socio-économiques que la transformation
minière pourrait apporter aux communautés locales.
Pour surmonter ces défis, le Président de la République, son excellence
Mr Felix Tshisekedi à instruit le gouvernement de la République afin que
soient mis en place des politiques et des réglementations claires pour
promouvoir la transformation minière. Ainsi, la création du conseil
congolais de la batterie, la mise en place à bref délai d’incitations
fiscales et financières pour encourager les investissements dans les
installations de transformation minière accompagné de mesures visant à
renforcer les capacités techniques et technologiques locales et le soutien
important et sans faille de la Présidence de la République et de notre
gouvernement à l’émergence d’opérateurs privés congolais dans le
secteur de l’énergie, sont autant d’actions concrètes concourant à la
possibilité d’une industrialisation du secteur à court et moyen terme.
Il sera primordial de travailler à améliorer les infrastructures de transport
et de logistique notamment des investissements importants dans le
secteur ferroviaire afin de garantir le transport des minerais vers les
sites de transformation.
Le renforcement des mécanismes de gouvernance et de transparence
dans le secteur minier permettrait d’envisager des avancées importantes
dans la lutte contre les groupes armés qui endeuillent la nation depuis
bien trop longtemps. Cela devra inclure la mise en place de systèmes de
suivi et de traçabilité des minéraux, ainsi que des mesures visant à
renforcer l’application des lois et à punir effectivement les actes de
corruption.
Enfin, il est important que dès le départ, confrontés aux enjeux
climatiques, la RDC adopte une approche durable et responsable de la
transformation minière, tenant compte des aspects sociaux,
environnementaux et économiques en promouvant des pratiques
minières responsables sur le plan environnemental, ainsi que la création
d’emplois locaux et le développement de programmes sociaux pour les
communautés locales.
Honorables
- Excellences
- Mesdames et Messieurs
- Distingués invités
- Chers Collègues Conseillers
Avant de clore mon propos, je voudrais nous inviter à méditer sur ce qu’a
déclaré une éminente personnalité politique congolaise de l’époque
contemporaine, je cite “Notre jeunesse commence à apprendre que
l’héroïsme n’est pas le lot des seuls noms appris par cœur dans les
manuels scolaires de l’époque. Les martyres et les héros congolais nous
donnent les leçons du courage, de l’amour patriotique, du sacrifice et de
la conviction d’un triomphe des idéaux sacrés.”
Ensuite il ajoutera : “La jeunesse congolaise, doit savoir que les grands
ennemis du peuple congolais sont l’inconscience, l’inconséquence, le
complexe de dépendance et l’insouciance.” Signé MABIKA KALANDA.
Puissent ces réflexions nous inspirer et nous déterminer, car les réalités
congolaises d’aujourd’hui nous contraignent, Constitution actuelle oblige,
aux pièges du cloisonnement provincial et ethnico-tribal.
Il est donc de notre devoir à tous, d’une manière générale, et celui de
nos dirigeants politiques en particulier, d’intégrer et de privilégier à tout
prix la consolidation du sentiment national, seule voie de pérenniser la
conscience nationale. La sauvegarde de notre souveraineté en dépend
autant que la survie de notre nation.
Malgré l’acharnement des forces obscures déterminées à nous
soumettre à la dure loi du fait accompli, l’inspiration sur les exemples de
nos héros nationaux doit nous édifier et nous encourager.