Acharnement judiciaire sur Dépêche 241 : Une question de liberté de la presse

Libreville, le 7 novembre 2023 – Le journal en ligne Dépêche 241 fait face à un acharnement judiciaire surprenant, suscitant des interrogations sur la liberté de la presse au Gabon. En l’espace de trois semaines, le média a reçu quatre convocations de la Haute Autorité de la Communication (HAC) et une citation à comparaître devant le tribunal correctionnel, visant Pharel Boukika, son directeur de publication.

Après une plainte de la ministre de l’Éducation nationale, Camélia Ntoutoume Leclercq, c’est maintenant l’ancien président du Conseil Économique et Social et Environnement (CESE), Julien Nkoghe Bekale, qui initie cette procédure. La citation, remise par Maître Aubierge Moutsinga, accuse Dépêche 241 d’avoir mené une cabale publique et médiatique contre Nkoghe Bekale.

L’origine de cette controverse remonte à une publication du 26 septembre 2023 dans laquelle Dépêche 241 évoquait le détournement présumé de 20 milliards de francs CFA issus d’un décret ministériel concernant le pétrole. Ce rappel mettait en lumière les soupçons passés qui pesaient sur Nkoghe Bekale.

L’acharnement judiciaire suscite des questions sur la dépénalisation du délit de presse, car il aurait été plus approprié de saisir la HAC plutôt que de recourir à des poursuites pénales. Les principales figures de Dépêche 241 se trouvent privées de leurs activités depuis un mois.

Les actions concertées contre le journal soulèvent des inquiétudes quant à un agenda secret derrière ces démarches « parfaitement coordonnées ». Plusieurs personnalités publiques, toutes liées au régime Bongo-PDG déchu après les élections générales, ont initié ces actions en l’espace d’un mois.

La situation soulève la nécessité d’une enquête pour faire la lumière sur cet acharnement contre nos confrères de Dépêche 241. La liberté de la presse est un pilier de la démocratie, et sa préservation est essentielle pour garantir une société informée et équilibrée.