La politique est une affaire de cycles.
Les grands leaders apparaissent, fascinent, gouvernent, inspirent, puis déclinent, avant de lasser, et même d’exaspérer.
Ajoutons une chose : cette «loi» des cycles politiques est aussi valable pour ceux qui, sans être de grands leaders, ont su capter l’attention de leurs contemporains et faire une carrière politique. Mais contentons nous de celui qui nous intéresse : René Ndemezo’o Obiang, alias « One Capo ». Quel est sa place dans le paysage politique actuel?
L’ex-Premier Secrétaire de DN, qui a fait son come-back au PDG (un retour raté) avait aussi su capter, il faut le reconnaître, l’esprit de l’ancien temps. Les médias l’aimaient, les Bitamois aussi, sans oublier les autres personnages d’abord soucieux de leur avenir en politique dans le Woleu-Ntem.
Mais voilà, René Ndemezo’o Obiang ne passionne plus.
On ne le sent plus inspiré par grand-chose. L’homme des jours ensoleillés, qui voyait la vie publique de manière passionnée, est désormais en décalage avec une époque qui le dépasse. « Ndemezo’o n’est plus que l’ombre de lui-même. Il ne lui reste qu’une capacité à faire du chantage dont il est coutumier depuis le début de sa carrière politique », nous confie un cadre politique du septentrion.
Il ne semble plus trop aimer son travail, d’ailleurs. On ne le sent s’animer que lorsqu’il est question d’argent : alors là, la politique redevient compréhensible pour lui. Son combat redevient simple. Les gentils affrontent les méchants, le bien s’oppose au mal, l’ouverture combat la fermeture. Là Ndemezo’o comprend. Là ses repères fonctionnent. N’est-ce pas lui qui a dit « Je reviens au PDG pour ne pas mourir OKOUKOUTE », c’est à dire, qu’il revient au PDG pour ne pas mourir misérable?
Pas besoin d’être diplômé de Science po Paris pour comprendre que son retour au PDG ne répond pas à l’exigence de sincérité et de conviction qu’attend le Distingué Camarade Président Ali Bongo et les mois de bataille à venir. Toute son agitation ne sera d’aucune utilité pour la victoire « par KO » du candidat naturel du parti.
La pétition lancée dernièrement dans le Woleu-Ntem qui a recueilli près de 900 signatures, pour informer le Distingué Camarade Président (DCP) du PDG, Ali Bongo, de leur rejet du leadership de Ndemezo’o Obiang dans la section du Parti Démocratique Gabonais de la commune de Bitam
pourrait bien être celle qui achève sa disqualification comme politicien.
Car cette crise a vu son logiciel se retourner contre lui.
Les Bitamois n’en peuvent plus vraiment de lui. Il y a comme un parfum de fin de règne. Ils sont las. D’ici quelques mois, ils seront tout simplement exaspérés.
René Ndemezo’o Obiang a fait son temps. C’est désormais une vieille figure du lanterneau politique gabonais.
Il est temps qu’il parte. Il est temps de lui dire adieu. La politique est une affaire de personnes qui ont encore de la passion.
Et l’accumulation de ses faits et gestes douteux, au sein du parti où il a fait son come-back commence à peser. « Au lieu de s’intégrer et de travailler normalement comme un militant au sein des structures de base, il s’illustre plutôt par le trafic d’influence, le culte de la personnalité, les règlements de compte, la roublardise pour s’attacher ces structures grâce aux positions acquises à travers le DCP », apprend t-on dans la pétition. Il se noie, il pédale dans le vide, à moins de cinq mois des élections locales, législatives et présidentielles. Une fin décevante pour une grande figure de la politique gabonaise