Les ennuis judiciaires de l’Étude de Notaire Alfred Bongo Ondimba suite à la disparition de la somme d’un milliard cinq cents millions de francs CFA d’un de ses comptes domiciliés à BGFI, sont le point de départ et de cristallisation d’un feuilleton à plusieurs saisons. Son entourage parle d' »acharnement judiciaire », voire de « conjuration ».
A quoi joue Maître Gisèle Eyue, avocate au barreau du Gabon? La question est sur toutes les lèvres dans l’entourage de Alfred Bongo Ondimba (ABO), fils d’Omar Bongo Ondimba. En cause, la décision prise d’une requête aux fins de saisie conservatoire de créances et des biens meubles corporels adressée au président du tribunal de Commerce. Après que le haut magistrat ait donné, dans un premier temps, raison à l’Étude de Notaire Me Alfred Bongo Ondimba dans l’affaire qui l’oppose au Fonds gabonais d’investissements stratégique (FGIS), c’est aujourd’hui un rebondissements ahurissant qui a emmené Me Nadège Raïssa Matsanga Mombo, juge commercial, à autoriser le gel du compte de l’Étude ABO.
La justice arc-bouté sur une » saisie conservatoire » contre l’Étude ABO
Depuis l’ouverture de cette bataille judiciaire, la position de Maître Gisèle Eyue Bekale
qui travaille et agit pour Gabon Investissement Limited (IBL) et aujourd’hui pour le Fonds gabonais d’investissements stratégique (FGIS) n’a pas été ferme, loyale et définitive. Et la décision de gel du compte de l’Étude ABO
s’inscrit donc « dans la cohérence d’un acharnement ».
« S’il y a un voleur, quelqu’un qui a fait disparaître frauduleusement des sommes d’un compte, eh bien, c’est la BGFI ! », a martelé Me Makanga, lors d’un point de presse
L’entourage de Alfred Bongo Ondimba évoque une conjuration
« J’ai une vraie interrogation sur le rôle de Me Gisèle Eyue Bekale, avocate du barreau du Gabon dans cette affaire », s’agace l’un d’entre eux. » Pourquoi après avoir gagné le procès face à BGFI, l’Étude ABO qui n’attendait plus que le paiement de son principal, dommages et intérêts comme conclu par le tribunal commercial que dirige Mme Matsanga, soit surpris de voir tous ses comptes bloqués à la demande de Me Eyue Bekale qui agit au nom de FGIS? », s’interroge-t-il.
« Pourquoi Me Eyue Bekale a-t-elle commandé à réclamer à l’étude ABO la somme de neuf cents millions, alors que c’est de l’argent que l’étude avait reversé à FGIS preuve à l’appui? », ajoute t-il.
Me Eyue Bekale a-t-elle oublié avoir perçu de l’Étude ABO la coquette somme de 600 millions de francs CFA en tant que conseil de IBL? Un montant qui jusqu’à ce jour a pris une destination dont Me Eyue est la seule à connaître.
Si le comité de soutien de Alfred Bongo Ondimba, se dit surpris » de cette décision, la justice a du mal à cacher le degré de cupidité dont font preuve tous ces acteurs ».
Et une litanie d’incompréhensions
« Ces grands commis de l’État représentent-t-ils encore le tribunal commercial dans ce dossier? Si son rôle est bien de protéger les citoyens gabonais, on se demande alors à quoi rime sa décision. » Pour lui, Alfred Bongo Ondimba est clairement victime d’acharnement judiciaire sinon comment expliquer tous ces soubresauts? J’ai plutôt le sentiment que c’est une main noire
que cette justice tente de protéger. Qui sont ceux qui brouillent les pistes depuis l’ouverture du procès. Qui sont ceux qui n’ont pas intérêt à ce que justice soit faite sur cette affaire », déclare-t-il encore.
« Pourquoi avoir demandé le verrouillage des comptes de l’Étude ABO? Pourquoi la BGFI affiche-t-elle une mauvaise foi après avoir perdu cette bataille judiciaire? », s’interroge-t-il.
Pour rappel, Me Alfred Bongo Ondimba avait déjà procédé aux versements successifs de plusieurs sommes dont celle de 100 millions de francs CFA, et celle de 500 millions de francs CFA.
Un total de 600 millions de francs CFA, versés par l’Étude ABO à Me EYUE en sa qualité de conseil de IBL .Outre ces montants, l’Etude Alfred Bongo Ondimba avait également procédé au versement de 900 millions de francs CFA au FGIS, jadis piloté par Serge Mikoto, son ancien patron. Les documents prouvant que les neuf cents millions que réclame aujourd’hui FGIS par l’entremise de Me Eyue ont bel et bien été reversés au trésor public font foi . Et selon le camps du notaire Alfred Bongo Ondimba, l’actuel DG de FGIS, Hakim DAOUDA, devrait plutôt s’adresser à son prédécesseur, sieur Serge Mickoto, pour avoir des éclairage sur ce montant de neuf cents millions.
L’entourage de Alfred Bongo Ondimba
voit donc dans le traitement judiciaire de leur protégé une forme évidente de conjuration. » Est-ce qu’on veut le casser? »