Gabon: le Révérant Max Alexandre Ngoua vent debout contre les crimes rituels

Les crimes rituels continuent d’endeuiller le Gabon tellement certains sont encore convaincus que l’ascenseur social passe par l’étage du féticheur. Ces pratiques moyenâgeuses ont fait l’objet, le week-end écoulé, d’une conférence-débat, animée par le Révérant Prophète Max Alexandre Ngoua, Chevalier dans l’ordre National du mérite gabonais.

C’est sous la thématique du « marché des pièces détachées du corps humains au Gabon », que s’est tenue la conférence-débat organisée samedi 30 avril dans les locaux du Centre missionnaire les conquérants à Libreville.

Occasion pour le Révérant Prophète Max Alexandre Ngoua d’éclairer l’opinion sur le phénomène des crimes rituels qui sévit dans notre pays. Pour l’homme de science et homme de Dieu, la problématique des des kidnappings d’enfants, des cadavres mutilés et du trafique des organes humains tient de plusieurs facteurs. Aussi, le Révérant a développé 5 axes de lectures à savoir la notion de l’union et de la disparition de l’autre, les conséquences de la disparition de l’autre, le marché et les étales des ventes du corps humain, les différents rituels élaborés, les éléments de solution pour freiner cette problématique.

Pour Max Alexandre Ngoua, le phénomène de crimes rituels tient d’abord en la croyance dans les rituels de sorcellerie. Ce phénomène s’accompagne de la démultiplication du nombre de charlatans, marabouts et autres gourous adeptes de sectes pour lesquels les sacrifices et les crimes rituels constituent des solutions à tout: accès à de hautes fonctions, réussite sociale, augmentation de la force vitale et autres pouvoirs surnaturels.

Ensuite, il y a le facteur lié à la fortune. Ainsi, l’on pratique ce crime rituel dans le but de devenir riche. En outre l’autre facteur important est lié à l’appétit du pouvoir, et connaît son apogée au moment des échéances électorales dans de nombreux pays africains.

Ainsi, on note une recrudescence des crimes rituels durant les périodes électorales dans de nombreux pays africains. Par ailleurs, la recrudescence des sacrifices (cadavres mutilés) et des crimes dits rituels s’explique aussi par le fait que rares sont les suspects à se retrouver devant la justice. Les prédateurs en col blanc agissent en toute impunité, protégés qu’ils sont par le mur de la puissance et de l’argent. «Que la justice sorte de la tutelle politique. Puisse Dieu nous aider dans cette Nation à avoir des juges, des magistrats, des avocats, de très fortes trempes pour prendre ce dossier aux forceps même afin que les commanditaires et assassins soient emprisonnés», a prié le révérend.

Le Gabon enregistre une montée alarmante de pauvres à savoir les veuves, les étudiants sans bourses, les diplômés sans emploi, les entrepreneurs endettés, les journalistes qui se transforment en journaleux, la jeunesse qui se clochardise après l’échec scolaire. Le Révérant Ngoua affirme que le pauvre deviendra soit une victime, soit un prédateur ou un chasseur.

Par ailleurs, le Révérant Prophète Ngoua a révélé que la pratique du crime rituel, des enlèvements d’enfants entraînent la vente des organes qui se pratique généralement dans les zones du Cap Esterias, Ndjole, Mindoumbe. De plus, il récolte des témoignages sur les différents marchés notamment dans le monde politique, familial, musical, du sport, des médias, le des corps habillés, le monde des affaires.

Les différents rituels sont élaborés en vue d’en récolter les fruits. Il s’agit de l’extraction des organes comme les seins signent d’abondance ; le pénis signe d’art oratoire ; le vagin signe virilité et d’emprise sur l’entourage ; la langue signe d’emprise envers tout le monde coute que coute ; les mains, le front, l’acte sexuel et la nourriture dévitalisent les Hommes ; les oreilles pour entendre partout ; les dents pour la férocité et la bravoure ; le crane pour la voyance ; les cheveux pour la puissance et la force, le sperme et le sang pour la régénération et la longue vie.

Pour lutter contre ce fléau, l’homme de Dieu a énoncé quelques propositions, notamment la création d’un Office national de lutte contre les crimes rituels ou de sang. L’idée, avoir une instance indépendante qui mènera à terme des enquêtes en s’aidant des forces de l’ordre et du corps judiciaire ; la construction d’une stèle ou d’un monument où seront inscrits les noms des différentes victimes. «Ce qui serait un acte fort de la part de nos dirigeants pour consoler les familles endeuillées et émettre un espoir sur les victimes rescapées» a-t-il commenté, évoquant la mise en place d’une forte police de proximité.

«Nous avons proposé que l’année prochaine, pour les 10 ans de lutte contre les crimes rituels, qu’il y ait un forum». Ce forum devrait associé des ONG, églises et bien plus «pour d’avantage mettre en exergue cette problématique afin que les mémoires ne s’éteignent pas», a déclaré Max Alexandre Ngoua.

Judex Manfoumbi journaliste d’investigation

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