Organisée par le Réseau des Organisations de la Société civile pour l’économie verte en Afrique Centrale (ROSCEVAC), une table ronde sur les déchets plastiques au Gabon réunissant les acteurs concernés par la question (Ong, associations, partenaires techniques et financiers, médias) s’est tenue ce 26 décembre 2023 à l’Assemblée nationale. Le 2e Vice-Présient de l’institution: Amiral Gabriel Mali Odjoua qui a ouvert les travaux a d’entrée de jeu précisé l’intérêt de promouvoir des campagnes de sensibilisation et d’éducation pour informer les populations sur les conséquences néfastes de l’utilisation excessive de plastique et surtout du plastique à usage unique. Pour le 2ème vice-président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Nicaise Moulombi, par ailleurs Président du ROSCEVAC, il s’agit pour son organisme de faire le plaidoyer qui vise à promouvoir une politique nationale inclusive pour éradiquer la production, la commercialisation et la consommation de plastiques au Gabon, ainsi que valoriser les déchets plastiques.
L’impact dévastateur du plastique sur la biodiversité gabonaise
L’assistance a ainsi pu prendre connaissance que le plastique représente l’une des menaces les plus préoccupantes pour l’environnement et la biodiversité du Gabon. Les déchets plastiques qui se retrouvent dans nos océans, nos rivières nos différents cours d’eau et nos forêts ont un impact dévastateur sur la faune et la flore. Les animaux marins et terrestres confondent souvent les morceaux de plastique avec de la nourriture, ce qui entraîne leur ingestion, leur empoisonnement et leur mort. C’est particulièrement le cas des tortues luth, que viennent pondre sur les côtes gabonaises, qui meurent en confondant les déchets plastiques avec les méduses qui constituent l’essentiel de leur alimentation. Les écosystèmes fragiles du Gabon sont perturbés par la présence des déchets plastiques, ce qui menace directement la survie de nombreuses espèces endémiques.
Le plaidoyer montre les conséquences environnementales des déchets plastiques sur le milieu marin, le milieu terrestre, sur le plan des forêts et sur les plages. Les déchets plastiques ont également un impact sur le plan économique, notamment avec la perte de biodiversité, la diminution de l’abondance naturelle, la création d’activité de prévention, sensibilisation, collecte, recyclage et transformation. C’est dans ce sens que le président du ROSCEVAC a indiqué que « les déchets plastiques doivent être considérés aujourd’hui en valeur économique « . Pour Nicaise Moulombi, « la jeunesse gabonaise peut, par la chaîne de valeur du déchet plastique, créer suffisamment de l’emploi ». Ajoutant que plusieurs jeunes entrepreneurs gabonais se sont déjà lancés dans la création d’entreprises amies de l’environnement spécialisées notamment dans le tri et le recyclage des déchets.
Partenaire de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le ROSCEVAC a lancé une campagne de sensibilisation sur ces questions, depuis juillet 2023, à travers le projet Ecomob pour une jeunesse francophone engagée en faveur de la lutte contre les déchets plastiques. Le ROSCEVAC a pour mission de faire les plaidoyers au niveau des parlements et au niveau institutionnel.