Après les affaires impliquant Mborantsouo et Franck Nguema, c’est désormais Camélia Ntoutoume Leclercq qui se retrouve devant la Haute Autorité de la Communication (HAC) pour avoir traduit Dépêche 214 en justice. La question qui se pose est de savoir s’il s’agit d’un acharnement délibéré ou de simples réactions indépendantes.
La simultanéité des procédures engagées contre ce média en ligne, Dépêche 241, suscite des interrogations légitimes. Après la convocation du journal en ligne en octobre dernier à la suite de l’affaire Marie-Madeleine Mborantsouo, puis celle de Franck Nguema, l’ancien ministre des Sports, c’est au tour de Camélia Ntoutoume Leclercq, la ministre de l’Éducation nationale, d’entamer des poursuites ce mois de Novembre. Elle avait été repêchée in extremis par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) pour rejoindre l’équipe de Raymond Ndong Sima.
L’origine de cette nouvelle affaire remonte à des propos tenus par Geoffroy Mfoumboula Libeka Makosso dans une publication portant sur l’enseignement de l’homosexualité au primaire, un projet déposé par l’armée gabonaise après les élections générales du 26 août dernier. Le quatrième vice-président de l’Assemblée nationale de Transition avait alors accusé Camélia Ntoutoume Leclercq de faire partie d’un réseau institutionnel d’homosexuels cherchant à imposer ces pratiques aux enfants, des propos diffamatoires.
En réaction à ces déclarations, Camélia Ntoutoume Leclercq a décidé de poursuivre Dépêche 241 pour avoir relayé ces paroles. Cette réaction a suscité des interrogations, notamment celle du Directeur de publication, Pharelle Boukika, qui se demande pourquoi Mfoumboula, l’auteur des propos, n’est pas inquiété.
Dépêche 241 affirme ne pas comprendre la démarche de la ministre et s’interroge sur la possibilité qu’elle ait eu peur de s’attaquer directement à Mfoumboula. Cette nouvelle affaire représente un nouveau défi pour le média en ligne, d’autant plus que Mfoumboula est un acteur majeur du Copil citoyen et un député de la Transition.