La récente annonce de la cession des actifs de la société Assala Energy par le groupe Carlyle a ouvert la voie à une opportunité cruciale pour le Gabon, alors que le nouveau pouvoir de Libreville cherche à réaffirmer sa souveraineté économique en utilisant son droit de préemption.
Alors que la restructuration des institutions gabonaises occupe le devant de la scène, une bataille silencieuse se déroule en coulisses, mettant aux prises certains acteurs économiques et les autorités de Libreville. La société Assala Energy, filiale du groupe Carlyle, qui exploite des sites pétroliers majeurs tels que Rabi Kounga II, Toucan II, Bende M’bassou totou II, exprime le souhait de céder ses actifs.
Cependant, l’arrivée au pouvoir du Conseil de Transition pour la Restauration de l’Intégrité (CTRI) dirigé par le Général Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA a entraîné un changement de cap significatif. Sous le précédent gouvernement d’Ali Bongo, cette cession semblait être une aubaine pour certains de ses proches, mais les nouveaux dirigeants placent désormais les intérêts de l’État gabonais au cœur des négociations.
Selon des sources proches de la présidence, les autorités de Libreville ont l’intention de faire valoir le droit de préemption accordé à l’État gabonais en vertu de la loi n°002/2019 du 16 juillet 2019 sur le code des hydrocarbures, précisément aux termes de ses articles 55 et 56. Cette décision illustre la volonté du Gabon de protéger ses intérêts économiques et de consolider son indépendance dans le secteur pétrolier, similaire à d’autres pays comme le Niger et le Mali.
L’acquisition des actifs d’Assala par l’État Gabonais pourrait potentiellement bouleverser l’équilibre économique du pays, étant donné l’importance du secteur pétrolier pour son économie. Notons que l’État gabonais a créé la Gabon Oil Company (GOC) pour mieux gérer les activités pétrolières au nom de la nation.
Dans le contexte actuel de transition, l’optimisation des revenus du secteur pétrolier, grâce à la participation de l’opérateur national, devient cruciale. Le droit de préemption prévu par l’article 55 du code des hydrocarbures, qui donne à l’État le droit de priorité dans l’acquisition des actifs cédés, devrait être exercé pour garantir le succès de cette entreprise. Cela marquerait une avancée significative vers un avenir plus prospère pour le Gabon.