Comprendre les raisons qui sous-tendent une possible victoire d’Ali Bongo Ondimba aux échéances électorales présidentielles qui pointent à l’horizon.
Après avoir brigué la magistrature suprême à deux reprises au Gabon ( En 2009 et 2016), le chef de l’État Ali Bongo Ondimba n’a pas caché ses ambitions pour les présidentielles qui auront lieu au Gabon dans les tous prochains mois. Dès son arrivée au pouvoir en 2009 , il a engagé le pays sur plusieurs chantiers,ce qui lui aura valu de bénéficier d’un capital popularité et crédibilité
auprès de ses compatriotes et bien au-delà du pays.
S’il est honnête de reconnaître que certains secteurs n’ont pas bougé d’un seul cran , il convient tout de même, de relever quelques avancées significatives dans plusieurs secteurs. Près de 15 ans après , le Gabon n’est pas resté sur le statut quo.
Sur le volet infrastructurel
Pour ce qui est des réformes infrastructurelles, on peut saluer le dynamisme observé du Chef de l’État Son Excellence Ali Bongo Ondimba quant à l’extension du réseau routier national avec plus de 730 kilomères de voies bitumées entre 2009 et 2018. En 2014, celui qu’on appelle affectueusement au PDG le Distingué Camarade Président (DCP) va entreprendre la construction de deux édifices importantissime. À savoir : le pont sur la banio long de 522 mètres dans la cité balnéaire de Mayumba au Sud du Pays. Et d’un pont sur l’Ozouri qui s’étend sur une distance de plus de 93 kilomètres devant permettre de ralier la capitale économique port- gentil ( ville mythique ) du Gabon en voiture , de faciliter et de fluidifier les échanges avec le reste du pays. On peut aussi compter la construction de l’axe routier Pk5 – Pk12 véritable casse-tête à l’époque qui permet aujourd’hui d’oublier le film sombre des embouteillages qui étaient devenues le pain quotidien des usagers dans cette partie de Libreville . De plus, l’embellissement de plusieurs autres voiries urbaines et la construction en novembre 2021 du bassin versant de Nzeng- Ayong établit sur un linéaire de 2,3 kilomètres qui permet de lutter , dans une moindre mesure, aux inondations en saison pluvieuse dans le Grand Libreville. On note aussi, la réhabilitation actuelle du tronçon Nsilé – Bifoun lancé par le chef de l’État cette semaine en vue de couvrir d’une nouvelle couche de revêtements sur cet axe défectueux et détérioré qui rentre dans le vaste programme de rénovation stratégique contenu dans le projet de la transgabonaise émanant du Plan d’Accélération de la Transformation ( PAT) , un groupe de réformes initié en 2021 pour relancer les chantiers avec une vitesse de croisière.
Qu’on se le dise , les lignes ont de toute évidence bougé et les marqueurs en sont bien visibles.
Sur le volet éducation et formation.
Alors décrié , le système scolaire et l’offre de formation universitaire et professionnelle qui n’offraient plus qu’un feuilleton de grèves à répétition obligeant ainsi de nombreux jeunes à l’immigration académique et au décrochage , sont aujourd’hui rénovés, modernes. En effet, le Président de la République a mit en place des projets de construction d’infrastructures d’accueil innovantes dont celles des centres multisectoriels de Nkok situé aux encablures du grand Libreville qui a récemment livré sa première vague de techniciens diplômés et d’autres actuellement en formation, de celui de Mvengue à Franceville et de Tchengue à port-gentil qui visent à proposer à la jeunesse Gabonaise d’autres issus et alternatives ainsi que nombreuses rubriques de formations qui n’ont rien à avoir avec celles proposées par la principale université du pays. L’autre enjeu est de fabriquer une classe entrepreneuriale et de susciter la prise par les jeunes nationaux de certains secteurs d’activités détenus par les expatriés depuis belle lurette . Aussi le gouvernement voudrait-il mettre à la faveur de la jeunesse une formation qualifiante et professionnalisante pour faciliter leur insertion sur le marché de l’emploi. L’offre de formation répond désormais au contexte adéquation formation -emploi, ce qui permettra de sortir d’un complexe ou d’un espoir bureaucratique Gabono -Gabonais d’antan.
Sur le volet socio-économique
Ali Bongo Ondimba peut aussi surfer sur la construction de la Zone Économique Spéciale de Nkok dans le 2ème arrondissement de Ntoum . Ce projet révolutionnaire rétenti en bonne trompette au rang des réalisations du chef de l’État. Avec une Kyrielle d’opérateurs économiques et d’entreprises fonctionnelles , le site offre de milliers d’emplois aux citoyens Gabonais. Elle constitue un symbole fort éclatant du passage d’Ali Bongo Ondimba à la tête de l’État. En effet, la Zone Économique Spéciale de Nkok est un exploit qui s’inscrit dans la ligne directrice de la diversification de l’économie nationale pour sortir d’une dépendance aux recettes pétrolières qui connaissent parfois une tendance baissière du fait de la chute des coûts du baril sur le marché . Pour preuve, c’est en son sein aujourd’hui qu’on transforme le bois de nos forêts. Ce qui aujourd’hui a permis de positionner le pays au rang de troisième producteur mondial de contreplaqués. Plus concrètement, le bilan dressé par les autorités du site fait état de 16000 emplois directs et indirects créés ; 265 millions de dollars en produits exportés annuellement et 820 000 tonnes de bois transformés .
À cela, se joignent la revalorisation du smig à 15O.OOO CFA et du nouveau système de rémunération qui sont de loin comparables avec ceux qu’offrent certains pays de la sous-région et du reste du continent. Dans ce même chapelet des concrétisations à l’actif de la gouvernance du Président de la République sortant et candidat potentiel à sa propre succession, Ali Bongo Ondimba, l’on peut aussi énuméré les résultats de la bâtaille soutenue dans l’amélioration des conditions de vies de ses concitoyens . À savoir la prise en charge des couches sociales les plus démunies. Alors que le pays était sous-perfusion du fait des conséquences de la crise Russo-Ukrainienne et plus lointainement par la survenue de la pandémie du covid19 , le chef de l’État avait décidé de la gratuité des transports encore en vigueur à l’heure actuelle , de l’aide aux petits commerces directement affectés par les restrictions de la pandémie, ainsi que le projet de couverture sanitaire dénommée Caisse Nationale d’Assurance Maladie et Garantie Sociale (CNAMGS) lancé en 2009.
Sur la scène diplomatique .
De part sa lutte constante et soutenue contre les changements climatiques et la préservation de la nature , le chef de la diplomatie Gabonaise si l’on peut le dire ainsi, a réussi à enregistrer des victoires sur la scène internationale. Actuellement il séjourne en France où il prend part au sommet sur le nouveau pacte financier mondial où il a été reçu majestueusement à son arrivée par son homologue Français Emmanuel Macron . Que ce soient sur l’estrade des grandes messes ou bien à travers des échanges bilatérales au Gabon comme à l’extérieur , l’on a vu un citoyen du monde engagé et résilient face à la menace imminente environnementale et climatique qui plane visiblement sur le planisfère depuis ses dernières années. Résultats de courses , le Gabon a bénéficié d’une subvention d’un montant 17 millions de dollars soit 9,3 milliards de Francs CFA en raison de son conservatisme avéré en matière de réduction d’émissions du CO2, de la lutte indéfectible contre la déforestation et de la dégradation des habitats naturels. À ce jour le pays est le premier sur le continent à être certifié crédits Carbone par la convention des Nations Unies pour les changements climatiques (CNUCC) sur la période 2010 – 2018 mais également à vendre les crédits Carbone (90 millions de tonnes produites) . Rappellons que le Gabon a organisé en Mars de cette année un sommet International sur les forêts tropicales d’Afrique équatoriale appelé « one forest summit » qui a vu la participation marquée du Président Français, Emanuel Macron.
Autre rayonnement dans les concert des nations , c’est l’adhésion historique du pays au Commonwealth . Alors que certaines puissances sont en perte de vitesse et que certains axes et régions hégémoniques d’influences géopolitiques et stratégiques du monde n’ont plus les moyens d’imposer leur diktat , le monopole de la décision et de poser des actions sur la scène internationale comme bon leur semble, le Président Ali Bongo Ondimba du Gabon, a décidé de faire intégrer son pays dans l’organisation anglophone du Commonwealth qui n’a pas des relations d’histoires directes avec l’organisation sous-tutelle de la couronne britannique .
Après l’officialisation de son adhésion lors d’un sommet à Kigali le 24 juin 2022, le drapeau du Gabon qui est le 5 ème pays d’Afrique francophone , après le Rwanda , à réjoindre le groupe , est élevé comme un étandard au dessus des cieux de la grande Angleterre en présence du numéro 1 Gabonais son Excellence Ali Bongo Ondimba et de Charles 3 l’actuel Roi du Royaume-Uni ainsi qu’un parterre de personnalités. Cette décision témoigne de l’affirmation de la souveraineté et de la maturité des États Africains à pouvoir assumer désormais leur responsabilité en toute indépendance et de rompre le pacte maléfique d’une liaison avec l’occident colonialiste qui cherche à s’aggriper à tout prix à un paternalisme contre-productif sur le continent.
Sans être exhaustive, l’on peut affirmer qu’avec cette liste , Ali Bongo Ondimba a de quoi se mettre sous la dent et de riposter en conséquence avec des arguments forts , aux récriminations portées par ses adversaires sur ce qu’il convient de qualifier d’ un bilan plus que satisfaitsant voire élogieux.
Sur l’échéquier politique
L’on peut se permettre de croire qu’Ali Bongo Ondimba tient bien le gouvernail. Quand on regarde très bien le landerneau politique national, beaucoup plus dans les placards de l’opposition , le constat est amère, c’est chacun pour soi et Dieu pour tous. Malgré les quelques postulants déjà présent sur le terrain par des causeries avec les populations sans grand engouement, l’opposition est loin de présager une candidature selon le format proposé par la coalition pour la nouvelle République ( CNR) qui avait placé le désormais impopulaire Jean Ping ( mais où est donc t’il passé ? ) comme le principal challenger d’Ali Bongo en 2016. Si les mêmes méthodes s’appliquent, il est clair que les entreprises politiques de notre opposition (les partis politiques de l’opposition en déflagration ) sont loin de faire le poids et de créer une émulation solide. Entre démissions de ses missions régaliennes , guerres fratricides, gestion familiale, erreurs de casting et conflits d’intérêts , la classe de l’opposition se désagrège et s’éloignerait visiblement d’une victoire face à un Ali Bongo Ondimba qui apparait visiblement revigoré et avec de l’entrain . Il occupe très pertinemment le terrain. Avec la tournée Républicaine qu’il a entamé il y’a un peu plus de 2 mois avec des passages remarquables et soutenus dans les différentes provinces qu’il a déjà visité, Ali Bongo Ondimba est sur le vif du sujet. Il entreprend des séries d’échanges et des cinsultations récurrentes qui se soldent par une convivialité et un resserrement des liens avec le peuple Gabonais. C’est dans cette fièvre de communion citoyenne qu’il a profité pour annoncer l’offre de 9 milliards devant servir à soutenir les Gabonais économiquement faibles ( GEF). Ce n’est pas tout de le dire, le célèbrissime Distingué Camarade doit accélérer la cadence pour rattraper le léger retard observable dans l’exécution de certains chantiers et axes de gouvernance. Les défis sont légion, les problèmatiques des infrastructures sanitaires de proximité , la disponibilité des médicaments, de l’eau potable, de l’emploie , des voiries urbaines , le conflit homme-faune qui fait des orphelins, et l’électricité dans l’arrière pays sont autant d’engagements qui doivent être honoré de toute urgence . Pour cela, il lui faut bien suivre à la lettre l’action du Gouvernement que conduit Alain Claude Bilié-by-Nze l’un des maillons forts de la mobilisation pour relever le challenge de la présidentielle qui aura lieu bientôt.
Ali bongo Ondimba est un fin stratège . L’homme est un digne héritier de ses prédécesseurs. En bon élève, il aura bien appris au côté de son père, le Président Omar Bongo Ondimba de regretté mémoire. Le vent de la Démocratisation qui a soufflé dans notre pays dans les années 90 a permis aux jeunes nations en édification démocratique de mettre en gestation la culture de la tolérance , de l’intérêt général supérieur et de l’expression du pluralisme politique qui sont garantis par notre constitution. Comme à l’époque de son défunt père , le chef de l’État a récemment regroupé la classe politique nationale ( Opposition et majorité ) pour convenir des meilleurs termes pour la tenue des élections appaisées, crédibles et transparentes ce qui a abouti à des résolutions consensuelles( la durée du mandat du Président de la République est désormais fixé à 5 ans…) traduites plus tard en textes législatifs à l’assemblée nationale. Ce qui témoignent de la vitalité de nos institutions. Lors de cette grande messe ‘l’on a vu aux premières lueurs, des ténors de l’opposition dite radicale . À l’instar de Séraphin Davin Akouré du parti Les Démocrates (À l’époque) , de Louis Gaston Mayila de l’UPNR , de Paul Ngondjou de l’Union nationale , tous anciens soutiens de Jean Ping , candidat malheureux à l’élection d’août 2016 .
Dans la maison PDG, le chef de l’État tient encore les ficelles. Malgré une tentative de putsch politique orchestré par son ancien Directeur de Cabinet de l’époque, Brice Lacrush Alihanga, qui avait profiter de sa convalescence , pour prendre les leviers du pouvoir du fait sa position au palais du bord de Mer. Le chef de l’exécutif s’est entouré de loyaux et travailleurs collaborateurs en qu’il a placé sa confiance pour l’aider dans cette bataille pour l’émergence d’un Gabon qui change de contexte. Pour parvenir à briguer un troisième mandat, il a désormais plus que besoin de l’implication de tous les chevaliers de son Gouvernement, des statutaires et tous les militants des partis politiques de la majorité dont figure en bonne strate , le PDG , le parti des masses et incontournable sur le champ politique au Gabon depuis l’avènement du multipartisme dans les années 1990. Dans tous les cas, le chef de l’État peut convaincre le plus grand nombre avec ses arguments retentissants. Dans l’attente d’un calendrier électoral, la fièvre augmente, les challengers s’affirment et le suspense continue.
Par ROY ATIRET BIYE , journaliste analyste politique/étudiant Gabonais au CamerounTéléphone+237656619001/+237675108794