Le récit de l’un des rescapés est terriblement émouvant et poignant, dès que les premières lignes sont énoncées par, Jean François ABIAGHE, interviewé par le journal l’Union:
« …de longues et interminables heures d’attente…dans l’eau glaciale…la panique des naufragés perdus dans le noir…sans repères, en pleine nuit, en pleine mer… »
On le découvre, ce récit, tel que relayé par les médias, et on ne se lasse pas de le relire, quasiment en apnée, saisi par on ne sait quelle tentation de vérification et de palpation des détails, comme dans un élan de voyeurisme.
Hélas, ce genre d’évènements, au-delà de la dramaturgie qui les structure, ont aussi la persistante tendance à générer tellement d’angles de réception et d’appréciation; à tel point que, autour de nous, chacun y va de son commentaire, certains en profitant même pour maudire et dresser d’emblée l’échafaud pour exécuter les fautifs condamnés sans aucune forme de procès, c’est à dire, les décideurs, et naturellement les armateurs.
Face à cette tragédie, à ce moment précis, je veux proposer que nous, gabonais, nous rangions tous dans une forme de trêve, permettant de vivre ces instants dans la sérénité et la cohésion, afin de comprendre ensemble et peut-être, réfléchir aux moyens de prévenir ce genre de catastrophes.
Forcément, il y’a des responsabilités à établir, certaines résultant des négligences et /ou des pulsions cupides des affairistes véreux, appâtés par la frénésie de l’enrichissement facile…
Ce sera ensuite, le moment venu, je le crois absolument, le travail des spécialistes commis à cet effet, par ceux dont la mission est de protéger et défendre les intérêts des citoyens et de la société.
Les naufragés, tous sans distinction, tant les défunts déjà recensés, les disparus, que les rescapés, méritent dès à présent, notre affection et notre compassion ; et autant le dire à haute voix, ils méritent en la circonstance que leur soit rendu un hommage national.
C’est tout le sens que prend, bien évidemment, la présence immédiate du Chef de l’Etat, au chevet des rescapés, partageant ainsi, en notre nom à tous, les regrets et la douleur qui nous étreint tous spontanément.
C’est pourquoi, je viens saluer ici, en mon nom propre, en celui des militants de CAC, Conscience et Action Citoyenne, mon parti, la mémoire des disparus et de l’ensemble des défunts.
Je veux également traduire, à l’endroit des rescapés, tous mes meilleurs sentiments d’affection fraternelle, en leur précisant bien que, la situation dramatique qu’ils viennent de vivre, ne laissera assurément, aucun d’entre nous intact, dans son corps et dans sa tête. Il y’a clairement, une part de chacun de nous qui est durablement affligé et affecté, en cette effroyable occurrence.
Je ne puis esquiver le devoir de saluer bien entendu, le dévouement de tous ceux qui se sont mobilisés aussitôt, pour participer à cette grande opération de sauvetage des naufragés, dans un contexte difficile, sans lequel, le nombre de victimes aurait pu être plus important.
Je voudrais ici, solennellement, solliciter des militantes et militants de CAC, de s’attacher à leur niveau, où qu’ils se trouvent, quoiqu’ils fassent présentement, au recueillement et à un travail de profonde compassion, face à ce drame.
Florentin MOUSSAVOU
Président de Conscience et Action Citoyenne