Dans la nuit de vendredi à samedi (5 au 6 décembre), Yannick Noah Belingui décapite à la machette une famille de quatre personnes, et jette ensuite les corps dans le fleuve Mpassa. Sur place, les riverains sont excédés par tant de cruauté.
Colère, incompréhension et ras-le-bol : c’est l’état d’esprit des populations de Franceville, au lendemain du quadruple homicide survenu dans la nuit du 5 au 6 décembre dernier.
Après la descente des familles des victimes au commissariat central de police de la commune pour réclamer la peine de mort pour le présumé auteur de ce crime ignoble, ce mercredi matin ce sont les commerçantes du marché Potos qui sont montées au créneau.
Ce drame a chamboulé la communauté du quartier Potos, dont les commerçantes ont manifesté avec colère dans le marché, paralysant toutes les activités.
Sur les allées du marché Potos, des barricades ont été dressées pour empêcher toute circulation. L’émotion était vive. Plusieurs commerçantes étaient notamment en pleurs, se prenant dans les bras pour se consoler. Certaines, s’adressant à la police, criaient « On veut la vérité ! Il a tué, nous aussi on veut le tuer! ».
Toutes évoquent la loi du talion souvent symbolisée par l’expression « Œil pour œil, dent pour dent ». Appelant le président de la Transition à imposer une condamnation à mort, non pas parce que c’est facile, mais parce que c’est la peine adéquate dans cette affaire. « La peine juste », martelent-elles.
Dernière exécution en République gabonaise
L’histoire retient qu’il a fallu attendre 1974 pour que la peine de mort soit exécutée au Gabon. Dominique Mombo, surnommé « Le sadique de La Peyrie » est le premier exécuté secrètement au cimetière municipal de Lalala le 21 juin de cette année. Il est accusé d’avoir tué deux femmes avec lesquelles il a entretenu des relations sexuelles.
La dernière exécution sur le sol gabonais est celle du capitaine Mandja, d’autant plus que les dénommés Rigobert Mavoungou Bayonne et Pierre Moussavou Mouanga condamnés à mort en février 1985 ont vu leur peine être commuée en travaux forcés à perpétuité, échappant à l’exécution alors même qu’ils s’étaient rendus coupables en 1979 d’assassinats avec prélèvement d’organes dans la localité de Ndougou, dans le sud du Gabon.
A quoi s’attendre du cas Yannick Noah Belingui ?
La peine de mort étant définitivement abolie au Gabon par la loi n° 3/2010 promulguée le 15 février 2010, en cas de culpabilité avérée, Yannick Noah Belingui risque la détention criminelle à perpétuité selon le Code pénal actuel.