CTRI: A quand la traque des cartes nationales d’identité et passeports délivrées aux expatriés sur la base de faux documents ?

Libanais, Maliens, Béninois ou Camerounais…ils sont nombreux ces expatriés qui ont bénéficié des services de réseaux de trafiquants de documents administratifs leur ayant permis de se faire délivrer des passeports gabonais ou cartes nationales d’identité (CNI) sous l’ancien régime. Avec, à la clé pour des étrangers en situation irrégulières, des actes de naissance, la possibilité de travailler, de voyager librement en Europe, de passer les contrôles sans encombres, ou obtenir une couverture sociale…

Contre toute attente, la prise de pouvoir par les militaires le 30 août dernier n’a pas suffi à décourager d’autres personnes qui souhaitent acquérir frauduleusement de vraies pièces d’état-civil gabonaises sur la base de faux documents. Elle semble même avoir aiguisé leur appétit depuis que le CTRI s’est engagé à restaurer la dignité des gabonais.

À quand le lancement d’une vaste opération de vérification de l’authenticité des CNI et des passeports par les Officiers de Police Judiciaire (OPJ)? Les bandes de malfaiteurs qui délivrent de faux documents, faux actes de naissance et fausses pièces d’identité doivent être arrêtées dans leur élan. Pour rappel, article 121 du Code pénal: Quiconque aura fabriqué un faux passeport, une fausse carte d’identité ou tout autre document délivré par les administrations publiques en vue de constater un droit, une identité ou une qualité, ou d’accorder une autorisation, ou aura falsifisié l’un de ces documents originairement véritable, ou aura fait sciemment usage de l’une de ces pièces fausses ou falsifiées, sera puni d’un emprisonnement de 1 à 5 ans.

Une loupe. Un contrôle de l’accent. Des petits trucs à ne pas dévoiler. Et surtout un œil, de l’expérience et du flair. Telle est la panoplie que doit avoir la police au moment des contrôles d’identité.

Si l’on s’en tient au nombre de faits divers sur ce sujet, les postes frontières interceptent chaque jours plusieurs faux documents d’identité, même si des chiffres n’indiquent pas clairement le nombre réel de faux documents en circulation sur le territoire.

Pour contribuer à lutter contre les réseaux de trafic de documents administratifs et les trafics qui y sont liés, les populations doivent être soumises à des règles strictes de contrôle et de vérification de l’identité.
Malheureusement, trop souvent, de nombreux agents ne sont pas suffisamment formés à la détection de faux documents : beaucoup se contentent de vérifier les pièces d’identité à partir d’une simple photocopie plastifiée. Vivement que le CTRI se penche sur cette préoccupante question.

Judex Manfoumbi