Le One Forest Summit, consacré à la protection des forêts tropicales, s’est achevé jeudi 2 mars au Gabon. Le chef de l’État gabonais, Ali Bongo, s’est félicité du travail effectué à Libreville. Le président français, Emmanuel Macron, a annoncé la création d’un fonds doté d’une enveloppe de 100 millions d’euros pour les stratégies de préservation et la gestion durable des forêts.
Le One Forest Summit, qui s’est tenu au Gabon les 1er et 2 mars, était destiné à trouver des « solutions concrètes » pour la conservation des forêts, la protection du climat et des espèces dans un contexte de dérèglement climatique. Lors de son allocution de clôture, le président français Emmanuel Macron a présenté les contours d’un document adopté par les six chefs d’États présents à cette réunion internationale, baptisé « plan de Libreville ».

« Nous allons mettre 100 millions d’euros additionnels pour les pays qui souhaitent accélérer leur stratégie de protection des réserves vitales de carbone et de biodiversité dans le cadre des partenariats « , a promis Emmanuel Macron en précisant que la France y contribuera pour moitié. La Fondation Walton participera à hauteur de 20 millions d’euros, Conservation international pour 30 millions.
« Plus d’engagement politique des pays et en échange, plus de financement », a résumé Emmanuel Macron ajoutant vouloir « replacer le capital naturel au cœur de nos économies ».

Des certificats biodiversité
Emmanuel Macron a souhaité la création de mécanismes de rémunération des pays « qui rendent service à l’humanité en gardant leurs forêts intactes ou en reforestant (sic) » via des « certificats biodiversité qui pourront attester des politiques exemplaires des pays qui protègent leurs stocks vitaux de carbone et de biodiversité ».
Ces certificats pourront être échangés avec des États souverains ou avec le secteur privé « au titre de contribution à la protection de la nature », a précisé le président français.
Ce mécanisme répond au « modèle défaillant » du marché carbone qui a « dérivé ces dernières années sur un marché volontaire » et « déprécié le prix du carbone » avec des « phénomènes de greenwashing », a regretté le chef de l’État. « Le grand risque, si on s’arrête là, c’est qu’une défiance qui s’installe à l’égard des crédits carbone », a-t-il prévenu.
À cela s’ajoute un projet scientifique baptisé One Forest Vision qui vise à cartographier et mesurer les réserves les plus vitales de carbone et de biodiversité dans les trois grands bassins forestiers mondiaux : la forêt amazonienne, le bassin du Congo et les forêts tropicales d’Asie du Sud-Est.
Le chef de l’État gabonais Ali Bongo s’est félicité du travail effectué à Libreville, espérant que le One forest Summit ne sera pas un sommet de plus avant la COP 28 à Dubai: « Lorsque Emmanuel Macron et moi avons décidé de co-organiser le sommet au Gabon, un pays recouvert à 90% de forêts tropicales humides, c’était l’expression d’une ambition commune : réunir les nations du monde entier à s’engager, à préserver, à restaurer les forêts de notre planète, témoins de la prise de conscience collective du rôle que jouent les forêts dans cette crise climatique et écologique mondiale. »
Judex Manfoumbi