Gabon: le gouvernement face au risque d’une nouvelle grève dans les régies financières

A la faveur d’un point de presse donné Vendredi 11 novembre 2022, la Fédération des Collecteurs des Régies Financières (FECOREFI) a annoncé la convocation, cette semaine, d’une grande Assemblée Générale de décision des administrations collectrices des Régies Financières. Pas besoin d’être un érudit pour imaginer l’issue de cette Assemblée Générale : la paralysie.

D’ailleurs le bureau fédéral n’en fait aucun mystère car, la quasi-totalité des agents est gonflée à bloc par l’indolence, la roublardise mais surtout le mépris du Gouvernement. Pour rappel, une grève des Régies Financières entraîne, au bas mot, des pertes sèches de plus de 1milliard par jour et une dislocation de la chaîne de collecte des recettes budgétaires nécessaires à l’exécution des politiques publiques impulsées par le Président de la République, Chef de l’Etat.Au moment où le numéro 1 gabonais ne ménage aucun effort pour relancer notre économie en s’appuyant sur la mobilisation des Régies Financières, le Gouvernement s’autorisera-t-il une énième grève des mamelles de l’Etat ? Tout semble indiquer que oui, car ce Gouvernement tient le dialogue social en aversion, vaine expression pour ceux qui pensent se faire passer pour des savants en roublardise. Qu’est ce qui peut bien empêcher un dialogue sincère des parties ? Pourquoi le Gouvernement rechigne-t-il à respecter les partenaires sociaux qui, et pourtant, font preuve de responsabilité ? Bien malin celui qui trouvera la réponse.

Une chose est sûre, c’est qu’il doit avoir un autre calendrier que nous ne maîtrisons certainement pas. Pendant que le climat social est ébullition, l’inflation galopante, l’accès aux besoins primaire pratiquement impossible, voilà qu’il pousse les mamelles de l’Etat dans la rue. Comment le Plan d’Accélération de la Transformation (PAT) s’exécutera sans marge de manœuvre financière interne ?

Dans tous les cas, cet énième débrayage des Régies Financières n’augure rien de bien pour notre économie. La forte démobilisation des agents dans les administrations des Douanes et des Impôts se fait désormais ressentir dans le niveau de collecte des deniers publics. Il ne fait l’ombre d’aucun doute, les agents sont exténués du mépris qu’affiche le Gouvernement à leur endroit et c’est avec la colère en bandoulière qu’ils attendent vivement cette Assemblée Générale pour voter à l’unanimité une grève générale dure.

Approché, la Fédération des Collecteurs des Régies Financières déclare ne plus rien comprendre à l’attitude de certains Ministres impliqués dans la question. « le 11 avril 2022, nous avions déclaré lors de notre point de presse que c’était le calme avant la violente tempête qui va s’abattre sur les Régies Financières par la seule volonté du Gouvernement qui brille par un silence méprisant et une indolence sans nulle pareille, nous y sommes » tient à nous rappeler la FECOREFI. Ils avaient décidé d’observer, dans le silence, la capacité du Gouvernement à respecter, non seulement, ses propres engagements librement contractés mais aussi et surtout sa réelle volonté de ramener l’accalmie et la sérénité. Mais à la lecture et à l’analyse du point de presse du vendredi 11 novembre 2022 c’est le désenchantement. Les partenaires sociaux ont réellement joué leur partition pour asseoir une accalmie malgré l’accumulation des impayés des arriérés de prime et le flou autour de la prime spécifique ainsi que de l’application du nouveau décret signé par le Président de la République, Chef de l’Etat notamment le décret n°0160/PR/PM du 30 juin 2022.

Une chose est sûre et certaine, c’est que cette grève fera très mal à la caisse de l’Etat et vu que les partenaires sociaux ont fait preuve de responsabilité en privilégiant l’intérêt supérieur de la Nation, tout indique qu’ils le seront moins cette fois-ci. Le Gouvernement sera entièrement responsable.

Judex manfoumbi grand reporter