Harcèlement moral: Ascorim envisage de porter plainte contre le CHU Jeanne Ebori

Aminata Ondo, leader de l’Association contre le risque médical au Gabon (Ascorim) ne décolère pas. À l’occasion d’une rencontre avec la presse  « afin d’échanger sur les nombreux points de tension toujours d’actualité dans le Centre hospitalier universitaire mère-enfant Fondation Jeanne Ebori, à Libreville ». Et notamment la multiplication des séquestrations de jeunes parturientes avec leurs bébés, aux motifs de manque de moyens de règlement de la prise en charge.

Porter plainte au pénal, c’est désormais la seule option, pour l’Ascorim

Établissement parapublic, le Centre hospitalier universitaire mère-enfant Fondation Jeanne Ebori, enchaîne les actions de séquestrations de jeunes mères avec leurs bébés. Motifs évoqués: insuffisance de moyens de règlement de la prise en charge. Ce que dénonce avec force et courage, Aminata Ondo, la présidente d’Ascorim.
« Jeanne Ebori est un hôpital public au même titre que l’hôpital général, le CHU d’Owendo et tous les dispensaires publics. C’est donc une structure publique financée par l’argent du contribuable. Mais il se passe que Jeanne Ebori fonctionne comme une clinique privée et on ne le dit pas », a-t-elle indiqué, indignée.

Souffrances récurrentes des patients

Hôpital de 3e génération, spécialisé dans le traitement des pathologies mère-enfant, le CHU Jeanne Ebori se distingue par sa promptitude à retenir captifs les jeunes gabonaises et leurs nouveau-nés pour des histoires de factures impayées. Pourtant, au Gabon, les accouchements dans les structures sanitaires publiques sont gratuits à partir de 18 ans, y compris pour les non assurés à la CNAMGS, selon la décision prise par décret N°000111/PR/MS du 26 mars 2018, par le Chef de l’Etat.

« Comment comprendre que Jeanne Ebori, un hôpital financé par les fonds publics, peut se permettre d’établir des factures exorbitantes où le malade lui-même ne se retrouve pas. Souvent ce sont même les médicaments que le patient lui-même a acheté qui se retrouvent dans la facture. Donc nous disons que ces abus doivent cesser », a martelé Aminata Ondo.

Mais que se passe-t-il donc dans cet établissement hospitalier géré par le groupe espagnol Sphera health management Antares?  » Ils le savent. Nous disons que ce jeu de mensonge a trop duré. Il faut que chacun paie pour sa responsabilité. On ne peut pas, sur la base de la loi, mettre en place des structures et que ce sont les personnels de ces mêmes structures qui violent cette loi. Et aujourd’hui, ce sont les patients qui en paient le lourd tribu. Vous savez, une femme qui va accoucher ou qui vient d’accoucher et qu’on l’harcele pour le paiement des ordonnances est une femme traumatisée », a ajouté Aminata Ondo.

La présidente d’Ascorim, a conclu en annonçant qu’elle va porter plainte contre le CHU Jeanne Ebori pour séquestrations de mères et leurs nouveau-nés et pour harcèlement moral.

Judex Manfoumbi