Les syndicats du secteur santé ont mis de l’eau dans leur vin, mercredi afin d’éviter de pénaliser les assurés de la CNAMGS. A l’issue d’une assemblée générale, ils ont invité les personnels de santé à reprendre, dans les structures sanitaires publiques, l’usage de la fiche CNAMGS « qui aujourd’hui est la seule garantie de l’accès aux soins pour tous ».
Hier, a eu lieu l’assemblée générale de la coalition des syndicats de la santé et assimilé, réunies autour de Upsa, Synaps, Synacnamgs, Synapha, Synamonps, et Synassa. La rencontre de cette coalition plutôt habituée aux coups de gueule, intervient après les échanges, lundi 9 mai 2022, entre le Ministre de la Santé et des Affaires sociales et l’ensemble des responsables des structures sanitaires de Libreville-Owendo, la direction générale de la CNAMGS ainsi que les partenaires sociaux suite à la déclaration faite par la coalition des deux syndicats de la santé portant suspension de la fiche CNAMGS.
Dans leur déclaration d’ouverture, les organisations syndicales du Ministère de la Santé et des Affaires sociales ont dans un premier temps abordé les effets négatifs du dysfonctionnement des structures de santé avec des conséquences sur l’offre de soins de qualité, qui ont défrayé les manchettes récemment.
Les partenaires sociaux ont ensuite émis une batterie de recommandations conjointes, visant l’amélioration des conditions de vie et de travail des personnels de santé.
A l’endroit de la tutelle:
la mise en place d’une commission de suivi de la CNAMGS-Responsables de Hôpitaux-Tutelle et partenaires sociaux;
la mise en place d’un plan d’urgence réaliste pour la réhabilitation du plateau technique;
l’organisation des Etats Généraux de la santé;
de l’Etat:
le versement de la part patronale dans le fonds des agents publics;
la facilitation des mécanismes de gestion des fonds de la CNAMGS à défaut de la rendre autonome;
le paiement de la dette des hôpitaux, gelées depuis 2018;
le versement des 800 millions au Centre Hospitalier Universitaire de Libreville (CHUL) et de 200 millions au Centre Hospitalier Universitaire d’Owendo (CHUO), dus dans le cadre de la gestion du Covid-19; toute pratique qui participe à l’effondrement des hôpitaux;
des hôpitaux:
l’appropriation de l’esprit de la bonne gouvernance hospitalière, voulu par les plus hautes autorités;
l’effectivité du fonctionnement des commissions médicales d’établissements;
la mise en place des comités permanents du dialogue social entre l’administration et les partenaires sociaux, tel que l’avait si bien rappelé, madame le Premier Ministre lors de la dernière fête du travail;
la pratique de la culture de la communication sur les orientations stratégiques de la vie de l’hôpital;
Enfin, la coalition des syndicats du Ministère de la Santé a manifesté sa bonne volonté d’aller de l’avant, au regard de celle exprimée par le Ministre de tutelle en vue de la résolution des problèmes évoqués et auxquels font face les structures sanitaires. « Nous invitons les personnels de santé à reprendre l’usage de la fiche CNAMGS qui aujourd’hui est la seule garantie de l’accès aux soins pour tous; puis d’accorder un délai de deux (2) mois au gouvernement pour la mise en œuvre des recommandations susvisées, à compter du 1e juin 2022 », a déclaré Serghes Mickala Moundanga, Secrétaire Général du Synaps, par ailleurs porte parole de la coalition.
Si les organisations syndicales du secteur santé ont invité les populations à continuer de fréquenter les structures sanitaires publiques et de faire confiance à ces dernières, elles n’ont pas manquer de prévenir les autorités que passé le délai de deux mois, à compter du 1e juin prochain, les personnels de santé « apprécieront et décideront de la conduite à conduire ».
Judex Manfoumbi journaliste d’investigation