Selon la SCLA, l’enseignement public est perturbé et les familles et leurs enfants sont aux abois. « Les motivations de ceux qui protestent, sont les mêmes, récurrentes depuis 1990 : Situations administratives, concours ENS, etc…», rappelle-t-elle.
La Coordination des syndicats libres et autonomes de l’éducation nationale n’apprécie pas ces actions, car elle pense que ce qui n’est pas juste, c’est le negationnisme syndical pratiqué, au sein du ministère de l’éducation nationale, qui n’admet rien, même le peu qui est bien fait.
« Ce qui n’est pas juste c’est ce syndicalisme nombrilisme qui consiste à présenter des cahiers de charges qui ne se soucient pas des conditions d’apprentissage des enfants, l’avenir de la nation », a dénoncé, Roger Mbeang Essono, Porte-parole de la CSLA, par ailleurs, secrétaire général de la fédération de l’éducation nationale (FEN).
A l’en croire, l’école gabonaise est devenue le fourre-tout où toutes les revendications sont permises. Des syndicats sont créés pour revendiquer les conditions de vie et de travail des enseignants. Si revendiquer est un droit reconnu à tout syndicat de travailleurs, celui-ci doit se faire dans les règles de l’art.
Cette leçon de morale semble manquer à certains des syndicalistes d’enseignants qui montent les enchères dans le but de rendre la vie dure aux autorités scolaires de même qu’aux parents et élèves aussi. La CSLA juge punitives ces grèves en séries tant dans leur forme que dans leur contenu.
Car, elles sont répétitives dans la mesure où un syndicat cesse son mouvement, un autre reprend le flambeau. C’est devenu une espèce de jeu de ping-pong qui ne dit pas son nom. Les points communs à tous les syndicats sont entre autres, la régularisation des situations administratives, les primes, l’amélioration des conditions de vie et de travail, ….
Le hic est que ces revendications ont fini par faire oublier à certains pauvres enseignants les salles de classe et aux élèves la route de l’école, comme ce fut le cas récemment lors des marches des élèves dans l’hinterland pour revendiquer le retour en classe des enseignants.
« Ce qui est humiliant, c’est de présenter les enseignants seulement, parmi les agents de l’Etat, comme de nécessiteux, comme des mendiants. » Argue, Mbeang Essono, Porte-parole de la Coordination des syndicats libres et autonomes de l’éducation nationale.
Pour la CSLA, la crédibilité et la survie de l’école publique sont en jeu. Elle, qui demeurent à jamais le seul et véritable rempart contre la perpétuation des inégalités par la reproduction sociale.
L’école demeure à jamais pour des pays africains en général et le Gabon en particulier, la seule issue de l’élévation sociale des enfants, à l’élimination progressive des classes privilégiées par l’insertion des enfants des prolétaires aux sommets de l’échelle sociale et de la classe dirigeante, grâce à l’égalité des compétences, a-t-elle dit
« Il est utopique, illusoire et donc de non-sens, de croire que c’est en grevant chaque année pour nos salaires et nos vacations, que l’avenir de nos enfants va changer. Il faut plutôt prendre nous-mêmes notre école en mains, par le sacrifice de nos privilèges, de nos acquis. C’est-à-dire ne plus jamais fermer une seule salle de classe si ce n’est pas stratégie pour un ou deux jours, afin d’attirer l’attention des gouvernants et de l’opinion publique », a fustigé, Mbeang Essono.
Judex Manfoumbi